La nidation, c'est l'implantation de l'embryon dans la paroi utérine. On parle d'échec de nidation lorsque un embryon au stade de blastocyste ne parvient pas à s'accrocher à l'endomètre pour former le sac gestationnel. La grossesse ne peut donc pas avoir lieu.
Lorsque la femme veut tomber enceinte naturellement, il est difficile de déterminer si ce sont les échecs de nidation qui causent l'infertilité du couple car il n'est pas possible de savoir si la fécondation s'est produite correctement.
En revanche, il est habituel de parler d'échec d'implantation dans le cadre d'une fécondation in vitro (FIV) si le test de grossesse est toujours négatif après plusieurs transferts embryonnaires.
Vous trouverez ci-dessous un index des 7 points que nous allons aborder dans cet article.
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Qu'est-ce que la nidation embryonnaire ?
L'implantation dans l'utérus se produit lorsque l'embryon adhère à l'endomètre, c'est-à-dire à la muqueuse interne qui tapisse l'utérus. Une fois qu'il s'est accroché, l'embryon continue son développement : le sac gestationnel et le placenta se forment en vue de la grossesse qui va se poursuivre au cours des neuf mois suivants.
Pour que le phénomène de la nidation puisse se produire, l'endomètre doit être réceptif. Cela signifie qu'il doit présenter l'épaisseur et les qualités nécessaires pour accueillir l'embryon.
L'implantation embryonnaire a lieu lorsque l'embryon existe déjà depuis 6-7 jours et qu'il se trouve alors au stade de blastocyste.
On appelle la période pendant laquelle le blastocyste et l'endomètre sont parfaitement synchronisés la fenêtre d'implantation et elle peut durer plusieurs jours.
Échec de l'implantation de l'embryon
L'échec de nidation est la perte d'un embryon viable lorsque celui-ci est incapable de se synchroniser avec l'endomètre. Le manque de synchronisation rend la nidation impossible.
On parle habituellement d'échec de nidation pour les femmes qui suivent un traitement de procréation médicalement assistée.
En effet, dans le cadre d'une FIV ou d'une FIV ICSI, l'embryon est cultivé en laboratoire avant d'être transféré à l'utérus. Il est donc possible d'évaluer sa viabilité avant le transfert.
Si la FIV n'aboutit à aucun résultat, on est en présence d'un échec de l'implantation embryonnaire.
Plus concrètement, on considère qu'il y a échec de nidation lorsqu'une femme n'est toujours pas tombée enceinte après 3 cycles complets de FIV (avec transfert de 6 embryons ou plus) ou après deux cycles de FIV avec don d'ovocytes.
Par ailleurs, pour diagnostiquer l'échec de nidation en tant que problème responsable de l'infertilité, il faut que des conditions minimales soient bien respectées :
- Transfert d'embryons de bonne qualité
- Absence de complications lors du transfert embryonnaire, comme par exemple l'impossibilité d'introduire le cathéter dans le col de l'utérus
- Absence de problèmes de l'utérus
Les échecs de nidation provoquent un fort sentiment de frustration chez le couple qui, sans en savoir la raison, n'arrive pas à obtenir une grossesse.
Causes de l'échec de nidation
Il est très difficile de savoir ce qui empêche vraiment la nidation. Pourtant, les causes peuvent être cataloguées de la manière suivante :
- Causes embryonnaires
- altérations génétiques de l'embryon ou des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes), altérations de la zone pellucide de l'embryon qui empêchent l'éclosion, etc.
- Causes utérines
- infections, polypes endométriaux, léiomyomes utérins, adhérences dans la cavité utérine à cause d'une endométriose, malformations, hydrosalpinx... Il peut aussi se produire un décalage de la fenêtre implantatoire, qui ne correspond pas au développement embryonnaire.
- Causes systémiques
- thrombophilies, altérations endocriniennes (diabète, hyperthyroïdie ou hypothyroïdie), maladies auto-immunes (syndrome des antiphospholipides)...
Malgré cela, on ignore la cause des échecs d'implantation dans 40% des cas.
Une des explications possibles s'appuie sur des troubles de la communication entre l'endomètre et l'embryon, ce dernier ne pouvant pas achever le processus de la nidation.
Diagnostic et solutions
Il est possible de réaliser une série d'examens avant de prescrire un traitement pour augmenter les chances de grossesse.
Parmi ceux-ci, on peut citer :
- Caryotype (ou caryogramme) des parents
- Hystéroscopie ou hystérosalpingographie pour visualiser la cavité utérine et les trompes de Fallope
- Biopsie de l'endomètre pour évaluer sa réceptivité
- Examens de la coagulation ou analyse des hormones thyroïdiennes
- Analyse du système immunitaire pour s'assurer qu'il n'y a pas de rejet immunitaire de l'embryon
Le résultat de ces examens diagnostiques va permettre aux spécialistes de personnaliser au maximum le traitement le plus indiqué.
Diagnostic préimplantatoire (DPI)
Lorsqu'une femme se trouve à un âge maternel avancé ou que sa réserve ovarienne est basse, il est très probable que les embryons fécondés présentent des altérations des chromosomes, même si leur qualité morphologique est apparemment bonne.
Pour éviter de transférer des embryons présentant des anomalies au cours d'une FIV, les laboratoires de PMA disposent de la technique du DPI ou diagnostic préimplantatoire.
Le DPI est une analyse génétique des embryons dont le but est de sélectionner uniquement ceux qui sont sains en fonction de leur dotation chromosomique.
Le DPI est aussi la technique la plus indiquée lorsque le caryotype des parents indique des altérations.
Culture prolongée jusqu'au stade blastocyste
La culture longue consiste à prolonger la culture in vitro des embryons pendant 5 ou 6 jours, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils atteignent le stade de blastocyste. Le transfert embryonnaire se fait donc à J5 (ou J6) au lieu de J3.
La culture prolongée agit comme une sélection naturelle des embryons dotés d'une plus grande capacité de nidation.
En effet, les embryons de moins bonne qualité ne parviennent pas à se développer jusqu'au stade de blastocyste. Ils cessent de se développer avant.
Techniques chirurgicales
Les interventions chirurgicales pour porter remède aux échecs répétés de nidation ne vont être efficaces qu'en cas d'altérations préexistantes de la structure de l'utérus ou des trompes de Fallope.
Par exemple, les patientes de FIV souffrant d'un hydrosalpinx présentent généralement des taux de grossesse très faibles. Ainsi, les chances de tomber enceinte augmentent si une salpingectomie bilatérale est pratiquée pour éliminer le liquide des trompes.
Par ailleurs, la cœlioscopie (aussi appelée laparoscopie) ou l'hystéroscopie sont les examens diagnostiques indiqués en présence d'utérus cloisonné, de polypes ou de léiomyomes utérins (souvent appelés fibromes utérins de façon impropre). Ces affections sont responsables de déformations de la cavité utérine et empêchent la correcte implantation de l'embryon.
Il faut enfin mentionner le scratching de l'endomètre ou curetage endométrial, une technique innovante pour régénérer l'endomètre et augmenter sa réceptivité.
Analyse de la réceptivité endométriale (test ERA)
Le test ERA (de son sigle en anglais Endometrial Receptivity Array) est un test diagnostique qui apporte des informations sur la réceptivité de l'endomètre à un moment déterminé du cycle menstruel.
Pour ce faire, il est nécessaire de réaliser une biopsie de l'endomètre qui déterminera le meilleur jour pour réaliser le transfert embryonnaire, c'est-à-dire, quand l'endomètre sera le plus réceptif.
Cette technique est très utile pour vérifier l'existence d'un possible décalage de la fenêtre d'implantation.
Si cette cause d'échec de nidation est confirmée, la procédure recommandée sera de vitrifier les embryons et d'attendre le moment de réceptivité maximale de l'endomètre pour les transférer.
Traitement pharmacologique
Certains médicaments peuvent favoriser la nidation embryonnaire en cas d'altérations endocriniennes, de facteurs thrombophiliques ou d'altérations immunitaires.
Par exemple, l'aspirine et l'héparine sont des médicaments très efficaces pour diminuer la coagulation du sang chez les femmes présentant un risque de thrombophilies. Dans ce cas, le traitement doit être prolongé pendant toute la grossesse jusqu'à la naissance du bébé.
D'un autre côté, face à des infections de l'appareil génital féminin, il est conseillé de suivre un traitement antibiotique pour que l'utérus ne soit pas enflammé et que la réceptivité de l'endomètre soit adéquate.
Don d'ovocytes et de spermatozoïdes
Si les résultats de tous les examens diagnostiques d'éventuels problèmes utérins ou endométriaux s'avèrent normaux, il est probable que la cause proviennent de l'embryon. Il faudra donc considérer l'option du don de gamètes pour éviter les problèmes d'implantation.
Dans la plupart des cas et surtout lorsque la femme a atteint un certain âge, le don d'ovocytes est un traitement qui offre de très bons résultats.
Les ovules proviennent de donneuses jeunes et en bonne santé, raisons pour lesquelles les taux de nidation sont plus élevés.
Lorsqu'un facteur masculin sévère peut avoir un impact sur la nidation, le don de sperme pourrait également être l'option la plus appropriée pour les couples ayant subi des échecs répétés de FIV.
Gestation pour autrui (GPA)
Lorsque les échecs de nidation restent inexpliqués et que toutes les tentatives pour tomber enceinte ont échoué, la dernière option possible est le recours à la gestation pour autrui.
La gestation pour autrui (GPA) ou gestation de substitution est une méthode par laquelle les embryons fécondés par fécondation in vitro sont transférés à l'utérus d'une autre femme, souvent appelée mère porteuse, pour que ce soit elle qui mène la grossesse à terme.
Les embryons transférés peuvent provenir des gamètes du couple s'ils sont de bonne qualité. Dans ce cas, les futurs parents auront un enfant biologique.
Les gamètes peuvent aussi provenir de donneurs (gamètes masculins, gamètes féminins ou les deux).
La gestation pour autrui est le traitement de procréation médicalement assistée qui implique le plus de questions et de doutes pour un patient. Il est donc essentiel de choisir une clinique et une agence qui transmet la transparence et évite la tromperie.
Vos questions fréquentes
Quelles sont les principales causes de l'échec de l'implantation embryonnaire ?
L'échec de l'implantation avec la FIV peut se produire en raison de problèmes de qualité de l'ovule ou du spermatozoïde, du tabagisme, de conditions de culture sous-optimales en laboratoire et de problèmes de réceptivité utérine. Des problèmes de réceptivité utérine peuvent survenir en raison de polypes fibromes, de septum, d'hydrosalpinges, d'endométrite chronique et de développement inadéquat de la ligne utérine (endomètre mince).
Quels sont les symptômes d'un échec de nidation ?
Après un transfert embryonnaire, aucun signe ou symptôme ne peut indiquer avec certitude si la FIV a été un échec ou non.
En général, si l'embryon ne s'est pas accroché, les symptômes qui annoncent les règles vont commencer 15 jours plus tard, puis le saignement des règles va confirmer l'échec de nidation.
Un embryon non implanté peut-il provoquer une fausse-couche ?
L'échec d'implantation de l'embryon se caractérise précisément par le fait que l'embryon n'a pas encore adhéré à la paroi de l'utérus et que le sac gestationnel ne s'est pas formé. L'embryon transféré qui ne s'est pas implanté arrête de se développer et est éliminé au cours des règles suivantes.
On ne peut donc pas parler de fausse-couche puisque la gestation proprement dite n'a pas commencé.
Quelle peut être la cause d'une nidation ratée chez une receveuse de don d'ovocytes ?
Lors d'un don d'ovocytes, les embryons obtenus sont en général de très bonne qualité et on assume qu'ils ne présentent pas d'altérations génétiques. Par conséquent, si après deux tentatives de FIV-DO (FIV avec don d'ovocytes) la nidation ne se produit toujours pas, les causes seront probablement liées à des problèmes utérins chez la receveuse.
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Les échecs de nidation peuvent se produire lors de tentatives de FIV mais aussi lors de tentatives de grossesse naturelle. Cependant, il est plus habituel de parler d'échec de la nidation après un traitement de FIV. Pour en savoir plus sur ce traitement, vous trouverez plus de détails dans l'article suivant : Fécondation in vitro.
L'absence d'implantation embryonnaire n'est pas la seule raison pour laquelle une FIV peut échouer. Quelles sont les autres cas de figure ? Découvrez-les en cliquant sur le lien suivant : Échecs répétés de FIV.
Si vous êtes intéressé par la gestation pour autrui après avoir subi des échecs répétés de nidation, nous vous recommandons de consulter toutes les informations dans l'article suivant : Qu'est-ce que la gestation pour autrui ?
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Bibliographie
Vos questions fréquentes: 'Quelles sont les principales causes de l'échec de l'implantation embryonnaire ?', 'Quels sont les symptômes d'un échec de nidation ?', 'Un embryon non implanté peut-il provoquer une fausse-couche ?' et 'Quelle peut être la cause d'une nidation ratée chez une receveuse de don d'ovocytes ?'.
Bonjour. Je n’avais jamais entendu parler du test ERA. C’est fiable? Ça aide vraiment à éviter l’échec de nidation?? S’il faut faire une biopsie de l’endomètre, ça fait mal? Merci d’avance.
bonjour Marie-Laure,
Le test ERA a une efficacité prouvée, mais ce n’est pas la solution pour tous les cas d’échecs de nidation. Les causes peuvent être très différentes. Le test ERA est tout spécialement indiqué lorsque l’embryon et l’endomètre ne sont pas synchronisés.
La biopsie est une intervention qui peut être réalisée sans anesthésie lors d’une simple consultation. Elle peut provoquer quelques gênes sur le moment, mais elle n’est pas douloureuse.
J’espère vous avoir répondu.