Je veux être mère porteuse: motivations pour devenir gestatrice

Par Équipe de Babygest
Dernière actualisation: 27/12/2016

La gestation pour autrui ou GPA est probablement la plus compliquée, sur le plan émotionnel, des techniques de procréation médicalement assistée (PMA). En plus des futurs parents, une deuxième femme intervient : la mère porteuse. Il n’est pas forcément évident de comprendre les raisons pour lesquelles une femme décide un jour : « Je veux devenir mère porteuse ». Ses motivations peuvent être très variées et, en général, le vécu y joue un rôle non négligeable.

Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon des principales motivations qui poussent une femme à passer par un traitement de procréation assistée et une grossesse dans le but de réaliser le vœu de devenir parents d'autres personnes.

Vous trouverez ci-dessous un index des 4 points que nous allons aborder dans cet article.

Motivations solidaires en gestation pour autrui

Dans la société actuelle, l’argent joue un rôle bien plus important de ce que l’on pourrait souhaiter. Pour cette raison, on a du mal à concevoir qu’une femme puisse s’offrir à porter un enfant qui n’est pas le sien de façon gratuite, pour le simple geste d’aider les autres.

La principale motivation de beaucoup de mères porteuses est d’ordre économique. Cependant, pour d’autres, la rémunération est secondaire, voire superflue. Elles décident de devenir mères porteuses pour des raisons totalement altruistes.

En gestation pour autrui, la gestatrice perçoit généralement une compensation économique pour les frais dérivés de la grossesse. Cet argent n’est ni un salaire, ni un tarif, ni un prix appliqué au service ou au bébé.

Parmi les motivations récurrentes des femmes qui participent aux traitements de gestation pour autrui, on trouve :

Exprimer sa gratitude pour un service rendu

Parfois, la mère porteuse est une femme qui a pu être mère pour son propre compte grâce à l’aide d’une autre femme, qui lui a fait don de ses ovocytes.

Cela signifie que sa famille a été possible grâce à l’aide d’une autre personne. Par conséquent, elle sent le besoin de rendre à son tour le plus grand service possible pour la même cause, dans ses possibilités.

Être témoin de la souffrance des autres

De nos jours, beaucoup de couples sont confrontés à des problèmes de fertilité. On estime que 15% de la population en âge de procréer rencontre des difficultés pour obtenir une grossesse naturelle.

Être témoin de la souffrance face à l’incapacité de fonder une famille peut nous faire sentir de l’empathie. Nous sentons le besoin de faire quelque chose pour ces personnes ou pour d’autres qui traversent une situation similaire.

Beaucoup de candidates à mère porteuse ont vécu de très près (dans leur cercle familial ou d’amis proches) la frustration que génère l’infertilité.

Défendre les droits de la communauté LGBT

Actuellement, les couples homosexuels féminins disposent d'options pour fonder leur propre famille grâce au don de sperme. Les lesbienne peuvent vivre l’expérience de la maternité, que ce soit par insémination artificielle ou fécondation in vitro (FIV).

Cependant, dans le cas des hommes, l’intervention d’une femme est inévitable pour réaliser leur désir de paternité. L’absence d’utérus ne leur permet pas de mener à bien le processus de gestation par leurs propres moyens.

De nombreuses personnes croient en l’égalité des droits des homosexuels et ne doutent pas de la capacité des hommes à élever un bébé. Ainsi, il y a des femmes qui veulent louer leur ventre (comme on dit parfois de façon impropre) aux couples homoparentaux. Leur mobile est la revendication de l’égalité des droits et de la diversité familiale.

Obtenir une reconnaissance sociale

Pour certaines femmes, la reconnaissance sociale et la satisfaction personnelle d’aider les autres les font se sentir bien dans leur peau. Cette situation se donne dans les communautés où la solidarité est valorisée, où l’aide au prochain est encouragée et récompensée socialement.

La GPA représente une implication et une solidarité exceptionnelles : elle met en jeu, à temps plein, durant neuf mois, la femme qui s’y prête dans le but de contribuer à donner la vie.

C’est pour cela que le plaisir de pouvoir aider et surtout de devenir une personne si importante pour d’autres est un ressort puissante pour devenir mère porteuse.

Vivre à nouveau la grossesse

La grossesse est un état très spécial pour la femme. Pendant les mois de gestation, la situation hormonale et les changements physiologiques qui en découlent peuvent faire surgir des sentiments nouveaux.

Pour certaines femmes, cet état très particulier de l’organisme peut s’avérer gênant ou incommode. Pour d’autres, c’est un état de grande satisfaction et de bien-être. Il y a des femmes qui aiment être enceintes car elles se sentent alors plus heureuses et en harmonie avec leur corps.

Il n’est pas rare qu’elles affirment que la période la plus heureuse de leur vie a été leur grossesse. C’est pour cela qu’elles désirent la revivre, mais elles ne souhaitent pas avoir d’autres enfants.

Motivation économique de la mère porteuse

De façon générale, la rémunération que reçoivent les mères porteuses dans la modalité commerciale de la GPA ne suffit pas à justifier qu’une femme se porte candidate pour une raison exclusivement économique.

La motivation économique est en général directement proportionnelle à la capacité économique de la mère porteuse et à l’impact que pourrait avoir sur sa vie la prestation donnée. Si cet argent représente le salaire de plusieurs années (comme c’est le cas en Inde), la motivation économique est absolument prioritaire.

Si, au contraire, la somme payée à la gestatrice n’est pas une rémunération, elle correspond alors simplement au paiement des frais occasionnés par la grossesse (consultations médicales, vêtements de grossesse, compléments alimentaires, etc.). Elle ne constitue donc pas la motivation fondamentale.

Il est par ailleurs normal que la mère porteuse ne doive pas assumer les frais de la grossesse. Elle fait déjà un don extraordinaire en donnant neuf mois de sa vie pour réaliser le rêve des parents d’intention.

Vos questions fréquentes

La religion est-elle un obstacle pour qu'une femme qui le souhaite devienne mère porteuse ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

La plupart des religions ne sont pas favorables aux traitements de PMA, surtout quand ils impliquent des personnes étrangères au couple (don de gamètes, GPA) ou des modèles familiaux non traditionnels (homoparentalité, parents célibataires).

Si une femme est dotée d'une forte conviction religieuse, elle devrait éviter de se porter volontaire pour un prêt d'utérus. Si elle y tient, elle devra considérer toutes les complications et les conséquences possibles. Elle pourrait être amenée à avorter à la demande des parents d'intention, par exemple en cas d'anomalie chromosomique.

Une femme peut-elle aider sa sœur en portant son neveu à sa place ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Tout dépend de la législation du pays dans lequel se déroule le processus de GPA. Certaines destinations s'opposent à ce que la mère porteuse soit une proche des parents d'intention. Au contraire, d'autres pays restreignent la maternité de substitution au cercle familial.

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Certaines destinations comme la Russie, l'Ukraine ou les États-Unis permettent la GPA commerciale ou lucrative. Dans ce cas, la mère porteuse reçoit une somme d'argent qui va au-delà de la simple couverture des frais de grossesse.

Dans d'autres pays comme le Canada, seule la GPA altruiste est permise. Par conséquent, la femme qui porte le fœtus reçoit uniquement le remboursement des frais dérivés de la grossesse. La loi marque parfois un maximum. Par exemple, le maximum au Canada est d'environ 22 000 dollars canadiens.

Combien touche une mère porteuse aux USA ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

L'argent que reçoit une gestatrice aux États-Unis varie en fonction de l'état où se déroule le traitement et des spécificités de chaque situation. Quoi qu'il en soit, la quantité tourne autour de 20 000-40 000 dollars.

Le risque d'avoir des jumeaux ne peut-il pas décourager une candidate à mère porteuse ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Le processus de FIV est indispensable dans le cas d'un gestation pour autrui totale (ou recours à une mère porteuse gestationnelle). Ce type de GPA est le plus sollicité de nos jours puisqu'il implique que la gestatrice n'entretient aucun lien génétique avec l'enfant.

Lors de la FIV, si l'on transfert plus d'un embryon pour augmenter les chances de nidation, le risque de grossesse multiple augmente ainsi que les complications qui peuvent en découler. La candidate doit être pleinement informée sur les risques des grossesses gémellaires.

D'autre part, la mère porteuse est le plus souvent une femme jeune et sans problèmes de fertilité. En pratiquant un diagnostic préimplantatoire (DPI) et en sélectionnant un seul embryon de bonne qualité, le risque d'avoir des jumeaux n'est pas plus élevé que dans le cas d'une grossesse naturelle.

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Bibliographie